La restauration des fresques de l'église Saint-Martin de Bouxières-aux-Dames a permis de découvrir (en bas à gauche) les noms de donateurs :
Anne de Mory et Antoine de Nay.
Nous en savons un peu plus sur grâce aux relevés fait par M. Léon Germain en 1899
Mémoires de la Société d'archéologie lorraine. 1899 13è série 27e vol T 49 :
Le 1 avril 1884 (1), nous avons visité l'église d'Amance. Le curé, M. l'abbé Franiatte (2), avait eu l'obligeance de nous y inviter, en nous informant que des travaux indispensables. entrepris pour la réfection des bancs et du pavé, nécessitaient l'enlèvement d'un certain nombre d'anciennes pierres tombales, et permettaient d''examiner plus facilement celles qui se trouvaient en partie cachées sous les bancs. Il désirait qu'il fût fait une étude sérieuse de ces monuments, afin d’être renseigné sur leur intérêt historique et sur le choix à décider de ceux qui méritaient d'être conservés.
C'est avec plaisir que nous avons examiné cette église, de la dernière époque ogivale, et déjà, par les détails, de la Renaissance un architecte aurait à étudier des reprises successives et de curieuses modifications de plan, mais notre attention devait principalement s'arrêter sur les inscriptions funéraires, dont nous poursuivons partout la recherche, il cause des trop nombreuses chances de destruction dont elles sont environnées.
(1) Nous croyons utile de dire que ce travail a été définitivement rédigé au mois de 1886. Au moment de le faire imprimer, treize ans plus tard, nous n'ayons voulu y faire que des retouches très secondaires et y rajouter quelques notes.
(2) Actuellement curé de Bouxières-aux-Dames.
4. Familles Mory, de Nay, Brigeot.
1602-1611.
Voici encore une grande pierre tombale récemment. extraite du pavé de l’avant-chœur. Elle porte, dans le haut, deux écus accolés; l’un, à un chevron, est surmonté d’un armet morné de forme ancienne, avec cimier peu distinct: il désigne le mari ; l’autre, ne laissant plus voir qu’un parti, appartient à la femme. Ce sont, comme on le verra, les armoiries d’André Brigeot et de Françoise de Nay.
On lit sur les quatre côtés :
CY GIST damoiselle (?) ANNE DE MO || RY VIVÃTE FEME A NOBLE ANTHOINE DE NAY RECEVEur du DOMAINE DE Son Altesse. (?) A NÃCY LAQ. || DECEDA AV LIEV DAMÃCE LE 4 MARS -1602 PRIE DIEV PO SON AME.
Les deux dernières lettres de domaine sont accolées. ainsi que les deux lettres de l’article au ; le 2 de 1602 est on forme de Z.
Dans le milieu, au-dessous des armoiries, est gravé:
AVSSI GIST NOble FranCOIse
DE NAY VIVAnte FEme A NOBle
ANDRE BRIGEOT CAPITAINE
PREVOST D’AMÃCE COTRE
ROLLEVR ES. RECEPTE ET.
gruerie DVDICT LIEU
LAQVELLE. DECEDA LE 21
DECEMBRE1611 AAGEE. DE
14 ANS DEUX MOIS PRIES
DIEV POVR SO ÂME
Les deux lettres de AVSSI sont accolées.
Antoine de Nay dont il ne faut pas confondre la famille avec celle des de Nay, comtes romains et de Réchicourt, avait été anobli en 1578, et ne paraît pas avoir laissé de postérité masculine.
Dom Pelletier lui a consacré l’article suivant :
« Nay (Antoine de), receveur de la châtellenie de Nancy, fut annobli par lettres du grand duc Charles, données en ladite Ville le 12 août 1578. Porte d’azur, au croissant montant d’argent, accompagné de trois rouës d’or posées deux et une ; et pour cimier un croissant d’argent surmonté d’un homme armé et naissant, tenant de la dextre sur son épaule une lance férée d’argent, le bâton d’or. au pannonceau d’azur, et de la sénestre portant une targue d’azur à une rouë d’or. Trésor des chartres, fol.309, regist.1577, 1578.
« ANTOINE DE NAY avait épousé noble Anne de Mory, inhumée à Amance le 4 mars 1602, et dont il avoit eu Françoise de Nay, qui épousa noble André Brigeot, capitaine-prévôt de ladite ville, et laquelle y décéda le 21 décembre -1661 (lire1611), âgée de quatorze ans. »
Il y a lieu de croire bien qu’on ne trouve pas son nom dans le Nobiliaire, qu’Anne de Mory était fille de Jacques de Mory, de Tonnoy, anobli en 1587 qui épousa Jeanne Didelot.
L’origine de Jacques de Mory n’est pas très bien élucidée; il y a lieu de faire remarquer l’analogie de ses armes avec celles de Menqin Schouel dit de Saulxures (village situé près de Nancy et non loin d’Amance), où il était né.
Ce dernier, anobli en 1503, portait, croit-on :-Parti, bandé et contrebandé d’or et de sable; et Jacques de Mory: Parti, bandé et contrebandé ondé d’or et d’azur. On a vu plus haut que Catherine Warin de Clémery, femme de Jean Gerlet, avait été auparavant mariée à ce même Mengin Schouel de Saulxures ; ainsi, des liens de parenté devaient exister entre toutes ces familles, à cause des enfants nés de ces différentes alliances et de mariages que leur postérité avait contractés dans la suite.
Cependant il se pourrait aussi qu’Anne de Mory descendit de Jean, anobli en 1555, qui portait De gueules, au chevron d’argent, accompagné de trois sphères d’or cimier. « une tête de nègre en naturel pannachée desdits métaux et couleurs » André Brigeot, gendre d’Anne de Mory, reçut les mêmes armoiries, ainsi qu’on va le voir : il serait donc permis de supposer qu’il les emprunta, non pas à sa femme directement, parce que la famille s’y sera sans doute opposée, mais à la mère de sa femme, dont les parents n’auraient pas mis obstacle à ce choix. Ce ne sont là que des conjectures ; cependant elles peuvent servir à trouver la vérité.
André Brigeot. reçut des lettres de noblesse en 1608.
Voici le commencement de l’article dans lequel Dom Pelletier traite de sa famille:
« Brigeot (André) conseiller-secrétaire ordinaire de feuë S. A., prévôt et controlleur des recettes et gruerie d’Amance, fut annobli par lettres de Henri, duc de Lorraine, données à Nancy, le 6 août 1608. Porte de gueules au chevron d’argent, accompagné de trois sphères d’or, deux en chef et une en pointe; et pour cimier une tête de maure au naturel, environnée de deux pennes. Fol. 245. v. régist 1623.
« ANDRÉ BRIGEOT, fils de Demange Brigeot, échevin en la justice d’Amance et de N. - . - l’Allemand, avoit épousé:
-1° Françoise de Nay, morte le 21 décembre 1611, âgée de 14 ans et deux mois; et 2°par contrat passé à Amance pardevant Collin, tabellion, le 12 mai 1612 Françoise Dattel », dont il eut, entre autres enfants, « Louis Brigeot, Capitaine et prévôt d’Amance, controlleur en la gruërie des bois dudit lieu », et « André Brigeot IIe du nom, capitaine-prévôt d’Amance ».
On retrouvera plus loin (PRINCIPALES INHUMATIONS) l’inhumation, dans la même église, de Françoise Brigeot, morte le 20 mai 1706, âgée de plus de cent ans
Françoise Dattel, dont nous rencontrerons aussi plus loin la famille, était fille de Didier II et de Françoise de Mussey.
La tombe qui fait l’objet de ce paragraphe est conservée : on l’a replacée vers le bas de l’église, côté de l’évangile.
Les monuments funéraires qui existent dans l'église d'Amance consistent tous en pierres tombales, à l'exception de celui de Charles-Antoine de Vallée (§ 9), qui date de 1830 et provient d'un a...