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J'ai fait une recherche sur le Général Venel, et j'ai trouvé deux articles,  les 29 mars et 28 décembre 1920.

Le premier rend compte des obsèques du général.

Emouvantes obsèques du général Venel

Les obsèques du général de brigade Venel, de l'infanterie coloniale, ont eu lieu, dimanche matin, à Nancy, par un temps admirable et dans un grand déploiement de troupes. Le défunt étant mort à l'Hôpital Civil, tout le 26e, avec le colonel Guillaume, la musique et le drapeau était rangé en ba- taille dès 9 heures un quart, dans la rue de Strasbourg, avec un groupe du 8e d'artillerie de campagne.

Un service funèbre a eu lieu dans la chapelle de l'Hôpital. Aux premiers rangs on remarquait MM. les généraux Paulinier, Grange et Peltier, de l'artillerie coloniale, originaire de Bouxières-aux-Chênes.

Venu la veille en permission, le général Peltier était en civil. Noté également MM. Jambois, conseiller général, Voinier, conseiller d'arrondissement, maire de Bouxières, Petit, directeur de l'Ecole supérieure, etc.

Le deuil était conduit par le beau-frère du défunt, M. Odinot, instituteur à Bouxières, par M. Procureur, rédacteur à la préfecture, son parent, et les autres membres de la famille.

Un peu après 10 heures, sur le boulevard tout illuminé de soleil, le corbillard apparut.

La bière était recouverte d'un drap tricolore sur lequel avaient été placés le képi et la tunique khaki du défunt. Un coussin supportait ses nombreuses décorations. Le colonel fait présenter les armes. La musique, les tambours et clairons éclatent de tous leurs cuivres.

Ce sont les suprêmes honneurs rendus au chef qui a bien servi son pays. Puis le cortège se forme alors que l'aumônier de l'hôpital et un vieux chantre récitent les dernières prières.

Précédé, encadré de soldats, dans une pompe impressionnante, le char descend la rue de la Prairie et la rue des Jardiniers. La musique de M. Taelman jouent à la perfection la Marche funèbre de Chopin. Dans les intervalles, les tambours voilés font entendre de sourds roulements.

On s'arrête au carrefour Saint-Georges où attend le fourgon qui doit transporter à Amance les restes du défunt.

Et M. le général Grange prononce un vif éloge de son vieux camarade.

Ganté de blanc, portant la tenue bleu- horizon, notre vaillant compatriote rappelle les étapes si bien remplies de la vie du général Venel. Fils d'un instituteur, il était né à Hesse, près de Sarrebourg et il a participé à nombre de ces expéditions lointaines où la France a porté son glorieux drapeau.

A la guerre, il était colonel commandant supérieur du territoire du Niger à Zinder.

Malgré son vif désir, c'est en 1915 seulement qu'il put s'embarquer à Kotonou1 pour gagner la France. Colonel du 97e, chef d'une brigade coloniale, si combattit avec bravoure à Givenchy et sous Verdun. Il fut nommé général et commandeur de la Légion d'honneur, puis il servit brillamment en Orient, notamment en Serbie.

Mais toutes ces campagnes, malgré son énergie, avaient ruiné sa santé.

Le général fut pris d'une mauvaise fièvre ; il avait eu un pied gelé. La gangrène se mit dans une de ses jambes. On dut l'amputer et il est mort alors qu'il aurait pu rendre encore tant de services à son pays. Le général Venel va reposer à jamais dans le petit cimetière d'Amance, de cette hauteur fameuse d'où on peut maintenant contempler une terre entièrement française.

Dans un décor d'histoire devant la porte Saint-Georges, le général Grange salue le général Venel, de l'infanterie coloniale au nom de l'armée tout entière. Puis les troupes défilent. Ce n'est plus maintenant une lente marche funèbre, ce sont les accents ardents des airs héroïques de notre infanterie : « En avant par delà les tombeaux ».

Après les fantassins vient l'artillerie. Les officiers supérieurs saluent d'un large ges- (e, l'acier des sabres, le métal des baïonnettes luit sous le grand soleil.

Puis le tambour bat encore aux champs et le drapeau s'incline. C'est fini…

 

1Cotonou

Le second annonce la publication de la brochure de M. Gustave Gobert retraçant la vie du général et se limite à en citer de larges extraits.

Général Paul Venel (1864-1920)
Général Paul Venel (1864-1920)

Les tombes du général et de ses parents, dans le cimetière communal, sont aujourd'hui dans un triste état :

17 mars 2020

17 mars 2020

La tombe du général est à gauche. A droite, ce sont ses parents :

Auguste Venel (1837- 1918) et Mélanie Béna (1842-1924)

Une courte biographie du général Venel a été publiée dans le livre Amance, 1000 ans d'histoire(s).

Venel (général Paul)

C'est le premier nom sur le monument communal aux morts de 1914-1918, privilège du grade oblige. La plaque au fond de l'église le met en dernière position, puisqu'il est le dernier mort de la Grande guerre, en 1920 à Nancy.

Qui est ce général, dont les liens avec Amance semble ténus. Il n'est mentionné à aucun titre sur les registres d'état-civil, mais il est enterré au cimetière communal, à coté de ses parents. Les deux tombes sont d'ailleurs dans un triste état.

La mémoire des plus anciens nous apprend que les parents ont habité le rez-de-jardin de l'actuelle maison Canin, côté rue Saint-Jean donc.

Paul Venel est né à Hesse (Moselle aujourd'hui, ancien département de la Meurthe) le 25 janvier 1864, de Dominique Auguste, instituteur, et Mélanie Béna.

La famille Venel est originaire d'Amance, depuis Antoine Venel (1767-1843). Une cousine germaine, Anne-Marie Coqueron (1866-1944), est l'épouse de Charles Vivenot (1862-1936). Tous les deux ont vécu à Amance.

Il fut commandant militaire du territoire du Niger, aujourd'hui État indépendant d'Afrique, de août 2008 à février 1910, puis de juin 1910 à septembre 1911. Il en sera commissaire de décembre 1913 à novembre 1915.

C'est à ce titre qu'il figure dans certains annuaires de chefs d'État ou assimilés1. Dans un annuaire mondial de dirigeants2, il figure à la lettre V, au même titre que la reine Victoria et Dominique de Villepin !

Durant la Grande Guerre, il a un commandement dans l'Armée d'Orient, 11ème division d'infanterie coloniale3, sous les ordres du général Franchet d'Espèrey. A ce titre, il est considéré comme un des libérateurs du Monténégro :

Lorsque les troupes Alliées pénètrent au Monténégro en octobre-novembre 1918, se met alors en place une occupation du Monténégro ainsi que de Cattaro et Scutari, sous les ordres du haut commandement interallié d'Orient du général Franchet d’Esperey. Ces détachements interalliés dirigés par le général Venel4.

Il est mort le 25 mars 1920 à Nancy.

Le général Venel à Larissa (Grèce)

Le général Venel à Larissa (Grèce)

Tag(s) : #Amance, #Guerre 1914-1918, #Généalogie et histoire familiale
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