Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Ce que les archives locales (recensements, presse locale, archives familiales) nous apprennent sur cette famille :

Recensement Amance en 1876 :

Le comte de Loppinot employait :

Une cuisinière, deux femmes de chambre, une domestique, deux piqueurs, un jardinier et un cocher.

Le 23 décembre 1876, un contrat de bail est signé entre le comte de Loppinot et Laurent Munier (mon arrière-grand-père), pour la ferme de Fleurfontaine. Le premier bail court du 11 novembre 1873 au 23 avril 1885.

La clause n° 14 prévoit que le preneur et les habitants de la ferme devront assister à la messe à la chapelle du château, sans pouvoir y assister ailleurs.

Le contexte dans ce livre :

Par lettre du 23 janvier 1864, l'évêque de Nancy, le futur cardinal Lavigerie, accorde de conserver le Saint-Sacrement dans la chapelle du château de Fleur Fontaine, et de ne pas obliger les habitants du château d'aller à la messe à Amance, même aux grandes fêtes.

Le service de cette chapelle est généralement assuré par le curé d'Amance aux frais du châtelain. En 1867, l'abbé Morize reçoit 300 francs, puis 200 francs et une voiture en 1879.

En 1874, le comte de Loppinot, le châtelain de l'époque, demande à l'évêché d'annexer la maison du garde-forestier à la paroisse d'Amance. « Les enfants du garde sont à mon service à Fleur Fontaine; il est par ses fonctions appelé près d'Amance où sont mes terres, et jamais à Brin où je ne possède rien. J'ai besoin de ses services chaque jour, et il ne pourrait que très difficilement et en négligeant son service assister aux offices de Brin; tandis qu'en venant chez moi, il assiste aux offices à la chapelle et mensuellement, au moins, à ceux d'Amance. J'aime à voir le dimanche, mon monde autour de moi. Je suis sûr, par là même, que les devoirs religieux sont accomplis 1

Évidemment le curé de Brin-sur-Seille s'oppose nettement au projet. On ne connaît pas la réponse de l'évêché à ce sujet, si jamais il en eut une.

1 Archives diocésaines – Diocèse de Nancy

En 1886, il emploie encore un personnel nombreux. Si on ajoute les employés du fermier Laurent Munier, ce sont 26 personnes qui habitent à Fleurfontaine, dont 13 domestiques ou salariés agricoles.

Archives départementales de Meurthe-et-Moselle
Archives départementales de Meurthe-et-Moselle

Archives départementales de Meurthe-et-Moselle

On trouve aussi des mentions de cette famille dans la presse locale :

Gazette de Metz et de Lorraine, 17 novembre 1836 :

Décès du colonel-comte de Loppinot (Joseph Cécile 1782-1836). "Colonel du 13ème régiment léger au moment de la révolution (de 1830), M. le compte de Loppinot avait donné sa démission"

L'Espérance, courrier de Nancy, 22 août 1848 :

De Loppinot,  lauréat du pensionnat de La Malgrange

L'Espérance, courrier de Nancy, 2 décembre 1858 :

publication de promesse de mariage entre Gabriel Adélard, rentier et Adélaïde Sannier, sans profession.

Le mémorial des Vosges, 22 avril 1900 et Le courrier de Metz, 22 avril 1900, L'Est républicain, 21 avril 1900 :

Accident de cheval du lieutenant de Loppinot. Son état est très grave.

Le Courrier de Metz, 22 avril 1904 :

Mention de la comtesse de Loppinot
Est Républicain, 22 janvier 1907 :

Famille de Loppinot, à Amance et beaucoup plus loin après

Le Télégramme des Vosges, 3 janvier 1927 :

Décès de la comtesse de Loppinot, décédée le 28 décembre 1926, âgée de 58 ans, à Fribourg (Suisse).

Il s'agit de Jeanne Jacquet, épouse de Henri de Loppinot, née à Nancy le 6 mai 1868

Le Télégramme des Vosges, 13 avril 1934:

Mention du comte de Loppinot, camérier secret de sa Sainteté

Le Télégramme des Vosges, 30 juillet 1935, et Est Républicain du même jour :

Mentionné comme ami de la famille aux funérailles du maréchal Lyautey.

Joseph Cécile de Loppinot et Henriette Mac Dermott ont eu 5 enfants, un garçon et quatre filles sans postérité.

Famille de Loppinot, à Amance et beaucoup plus loin après

Le fils aîné épousa Adélaïde Sannier et ils eurent cinq enfants :

Famille de Loppinot, à Amance et beaucoup plus loin après

La presse nationale, accessible par Retronews, permet de comprendre comment Joseph Cécile de Loppinot (1782-1836), issu d'une famille de planteurs (Saint-Domingue, Trinidad) a rencontré Henriette Mac Dermott :

Il avait choisi de faire une carrière militaire en France, sous la Restauration, et :

Le Messager des Chambres  19 avril 1828 —

On écrit de Lyon le 15 avril : « Le 13 e régiment d infanterie légère, commandé par le colonel comte de Loppinot, a quitté hier notre ville, pour se rendre à Nancy, où il va tenir garnison. Nous ne saurions donner trop d’éloges à ce corps, pour le bon esprit qu’il a montré et son exacte discipline, pendant les deux années qu’il vient de passer au milieu de nous. L’aumônier a eu l’honneur de présenter à Mgr l’archevêque les enfans du régiment qui, dans un langage analogue à leur âge et à leur profession, ont témoigné au prélat la vive reconnaissance dont ils étaient pénétrés, pour l'empressement paternel qui l’avait amené plusieurs fois au milieu d’eux, afin de les faire participer aux sacrements de l’église ; ils lui ont demandé sa bénédiction, pour confirmer et consacrer tous les sentiments de fidélité, dont leurs cœurs étaient animés envers Dieu et envers le Roi. Le prélat, touché de la naïve expression de leurs sentiments, s’est plu à laisser à ces enfans des marques de sa bienveillance, et les a assurés de sa constante affection.Le Messager des Chambres — On écrit de Lyon le 15 avril : « Le 13 e régiment d infanterie légère, commandé par le colonel comte de Loppinot, a quitté hier notre ville, pour se rendre à Nancy, où il va tenir garnison. Nous ne saurions donner trop d’éloges à ce corps, pour le bon esprit qu’il a montré et son exacte discipline, pendant les deux années qu’il vient de passer au milieu de nous. L’aumônier a eu l’honneur de présenter à Mgr l’archevêque les enfans du régiment qui, dans un langage analogue à leur âge et à leur profession, ont témoigné au prélat la vive reconnaissance dont ils étaient pénétrés, pour l'empressement paternel qui l’avait amené plusieurs fois au milieu d’eux, afin de les faire participer aux sacrements de l’église ; ils lui ont demandé sa bénédiction, pour confirmer et consacrer tous les sentiments de fidélité, dont leurs cœurs étaient animés envers Dieu et envers le Roi. Le prélat, touché de la naïve expression de leurs sentiments, s’est plu à laisser à ces enfans des marques de sa bienveillance, et les a assurés de sa constante affection.

En 1869, le comte Adélard de Loppinot (1830-1888) est cité dans une affaire judiciaire et condamné solidairement avec d'autres au comblement du passif.

Un de ses associés est un négociant nantais, Alphonse Nicolas Cézard. Il commerce notamment avec les Indes néerlandaises (Indonésie actuelle), ce qui explique peut-être la rencontre avec Adélaïde Sannier, née à Batavia (Jakarta).

Famille de Loppinot, à Amance et beaucoup plus loin après

Son décès est signalé dans "Le Gaulois" du 4 février 1888

Famille de Loppinot, à Amance et beaucoup plus loin après

Il eut quatre fils, et j'ai trouvé plus d'informations sur deux d'entre eux :

Henri de Loppinot épousa Jeanne Jacquet, qui s'investit beaucoup dans le soutien à la congrégation des "Missionnaires franciscaines de Marie" et à ses œuvres missionnaires.

Très cultivée, elle est signalée comme traductrice (La Libre Parole 2 janvier 1914), elle publie le 24 octobre 1916 une article dans La Croix, titré Inferno, où elle commente "Inferno", un livre de l'écrivain pacifiste allemand Edward Stillgebauer, paru en Suisse en 1916

La Croix du 8 avril 1926 mentionne la rédaction d'un "Manuel pour la sainte communion"

Henri de Loppinot était "camérier secret" du pape Pie X.

La Croix du 6 mars 1927 lui consacre l'article suivant, à la suite de son décès.

La vie heureuse, 15 janvier 1904, via Retronews

La vie heureuse, 15 janvier 1904, via Retronews

Carte postale de 1900. L'Autriche-Hongrie avait des bureaux de poste dans de nombreuses villes de l'Empire Ottoman, dont Jérusalem
Carte postale de 1900. L'Autriche-Hongrie avait des bureaux de poste dans de nombreuses villes de l'Empire Ottoman, dont Jérusalem

Carte postale de 1900. L'Autriche-Hongrie avait des bureaux de poste dans de nombreuses villes de l'Empire Ottoman, dont Jérusalem

La comtesse de Loppinot

Le 17 décembre dernier s’éteignait doucement à Fribourg (Suisse), Mme la comtesse de Loppinot. Elle était bien connue dans le monde des œuvres. On la rencontrait chaque année à Lourdes, on l’avait vue souvent à Rome ou à Jérusalem : mais en dehors de ces pèlerinages et du temps de service de mari auprès du Saint-Père, comme camérier pontifical, elle menait, à Ascona, sur le lac Majeur, une vie de travail et de dévouement aux œuvres qu’on n’aurait jamais pu soupçonner.

Sa journée était réglée comme celle d’une religieuse. Libre de toute préoccupation au sujet de ses besoins matériels, elle ne perdait pourtant aucun instant, et ses heures de repos étaient disputées aux multiples travaux intellectuels ou manuels qu’elle s'imposait.

Ce règlement fut maintenu, malgré bien des difficultés, à Nancy, où elle vint se fixer avec son mari, peu avant la guerre. Leur maison de la rue Saint-Michel, comme jadis la villa Saumaterno fut l’asile du labeur et de 1a prière. On ne s’étonnera pas, si nous ajoutons que, par un rare privilège, les deux époux pouvaient garder la sainte réserve dans leur chapelle domestique.

Un jour, sans doute, le mystère de cette belle âme, si peu connue nêrne de ceux qui l’ont approchée, sera révélé, grâce aux précieux écrits dans lesquels elle s’est exprimée toute entière sans s'en douter. Fervente »zélatrice de la communion quotidienne, depuis de longuets années, et bien avant la lettre de Pie X, elle s'ingéniait pour ne jamais la manquer à l’occasion de ses voyages, et la Providence sembla, plus d'une fois, venir à son aide dans les occasions 1es plus désespérées.

Son amour de la sainte Eucharistie lui inspira un commentaire du Pater pour servir à l’action de grâce après la Communion1 qui fut honoré d’un Bref élogieux de Pie X. On retrouve ces belles pages dans son Manuel pour la communion au milieu de magnifiques prières empruntées aux missels et aux liturgies orientales.

La comtesse de Loppinot était merveilleusement douée pour écrire. Malheureusement, elle manqua sur ce peint d’une direction, d'ailleurs difficile à trouver, pour l’utilisation de ses rares talents.

Elle traduisait à livre ouvert l'anglais, l’allemand, nànd, l’espagnol, l’italien, le latin, et parlait très bien plusieurs de ces langues.

Dès avant son mariage, elle écrivit diverses nouvelles ou contes, parus dans des revues de jeunesse. Après son mariage, ayant accompagné son mari au Dahomey, en 1893, pendant la campagne de Behanzin, elle écrivit un très attachant récit de ce voyage, ainsi que de leur séjour aux Canaries, Ce récit a été publié dans la Croix du Dimanche sous le titre de Au loin, et a obtenu le plus grand succès auprès des lecteurs.

Puis, alternant le travail de composition littéraire avec la confection de linges et d'ornements sacrés destinés aux missions d’Orient, elle traduisit de l'espagnol la Roma de l’Alma d’Amélie de Subercaseaux (librairie Perrin).

Sur le conseil du T. R. P. Bailly, elle composa un certain nombre de vies des saint», dans la grande collection publiée par le Pèlerin. La Croix de Paris et la Liberté de Fribourg ont donné un assez grand nombre d’articles hagiographiques et autres de sa composition.

Plusieurs brochures ont eu un succès extraordinaire, notamment la Vie de la Soeur Assunta, Franciscaine missionnaire de Marie, de G.M. Bruni, de la petite Nelly, de Saint Dominique del Val, de la Bienheureuse Anna-Maria Taigi, de la Vénérable Contardo Ferrini, etc.

Peu de temps avant la guerre, elle avait passé un contrat avec Herder, de Frlbourg-en-Brisgau, pour traduire la vie de Paula Reinhardt, d'Alban Stolz et autres œuvres du même genre, Ce travail, déjà très avancé, fut interrompu par la guerre et ensuite par la difficulté de trouver un éditeur en France pour des sujets si allemands.

Le dernier travail de la comtesse de Loppinot, et le plus Important, qui va paraître bientôt, fut une traduction du savant et artistique ouvrage du P. Facchinetti Saint François dans l’art, la légende et l'histoire. Ce travail considérable, interrompu en 1925 par la maladie, a été repris et terminé par M. Fernand Feugère,

Nous sommes loin d’avoir tout dit. Ces quelques détails suffisent à témoigner d’une remarquable activité littéraire dépensée dans un but surnaturel : l’apostolat. Ils seront l’hommage de notre reconnaissance envers celle qui fut quelquefois notre collaboratrice et toujours l’amie très dévouée de nos œuvres.

1 En vente chez les Franciscaines missionnaires de Marie, à Vanves (Seine).

Adélard de Loppinot (1881-1962) fut administrateur colonial à Goundam (Soudan français, aujourd'hui Mali). Il rédigea plusieurs études sur la sociétés et l'histoire locales, accessibles en ligne avec les mots-clés "de Loppinot" + (Goudam ou Segou ou Bandiagara ou Aguibou ou Nioro).

Il épousa Anne Echiima Ahamaiou, une femme de l'alors Soudan français,  et il eut également deux fils d'une précédente union.

Une descendante est écrivaine :

Révélez-nous un détail intéressant qu'aucun journaliste ne connaît !
J'ai des racines africaines: mon grand-père est du Mali. C'est de là que viennent mes cheveux très frisés.

 

CPA Goudam, sans date.

CPA Goudam, sans date.

Aujourd'hui, les tombes familiales à Amance sont abandonnées et la commune a engagé une procédure de reprise des concessions.

Les tombes familiales au cimetière d'Amance

Les tombes familiales au cimetière d'Amance

Marie Thérèse Ernestine de Loppinot, religieuse, 1837-1874

Marie Thérèse Ernestine de Loppinot, religieuse, 1837-1874

Tag(s) : #Amance, #Histoire
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :