EPAB (Echange et Partage Avec le Bénin) (La brise dans le cèdre n° 1)

EPAB (Echange et Partage Avec le Bénin)

C'est une association amançoise qui a pour but de favoriser les échanges culturels entre la France et le Bénin et de participer à des micro projets de développement dans les domaines de l'éducation nutritionelle, le développement rural, la santé et l'éducation...

Nous publions ici le compte-rendu de l'Assemblée Générale d'EPAB du 8 avril 2006 à Laître-sous-Amance :

 Membres du bureau présents : Francis Nicolas, président, Vincent Grosjean, secrétaire, Véronique Guidon-Thiesselin, trésorière et Yves Le Maout, trésorier adjoint, responsable du projet jumelage. Excusé : Julien Baroth, vice-président.

Parmi les invités extérieurs à l'association : Christian Guillaume (Président de la Communauté de Communes du Grand-Couronné), Philippe Potier (Maire de Laître-sous-Amance), Bertrand Kling, vice-président de l'association « Malzéville au Mali » représentant de Jean-Paul Bolmont (Conseiller Général).

 Le bureau remercie les membres de l'association et les personnalités qui se sont déplacées pour participer à la réunion. Julien Baroth, qui prépare son prochain mariage et réside actuellement à Clermont, n'a pas pu faire le déplacement, mais sa famille est présente. Madame Weiss, directrice de l'école d'Amance, a fait savoir qu'elle était retenue par des problèmes de santé dans sa famille.

 Les membres du bureau font le bilan des différentes actions menées au Bénin et des principales données chiffrées relatives aux quatre axes principaux d'action, à savoir la malnutrition à Cotonou, le centre de santé de Fafa, le jumelage scolaire (et la construction de bâtiments de l'école de Womey Yenawa de Togoudo) et l'orphelinat.

 Bilan de la malnutrition

Il s'agit de l'action sans doute historiquement la plus importante de l'association puisqu'elle perdure sans discontinuité depuis la création d'EPAB. Il n'est plus nécessaire de mentionner le nom de Jeanne AFFO, qui œuvre au quotidien sur ce projet grâce à la régularité des dons des parrains de l'association permettant de financer son salaire, son matériel. L'encadrement sur place fonctionne efficacement, ce qui montre l'importance de s'appuyer sur des structures pérennes du pays. Grâce aux informations fournies par PEPAB, nos correspondants sur place, nous pouvons tracer précisément le bilan des quatre axes d'action :

-         1° dépistage et suivi d'enfants malnutris

-         2° sensibilisation des mères aux risques liés à une mauvaise alimentation

-         3° suivi croissance des enfants dépistés et de leur fratrie

-         4° formation de « femmes leaders » permettant de relayer le message (démultiplication).

 Concernant le dépistage et le suivi d'enfants malnutris, 37 enfants supplémentaires ont été suivis directement en 2005, ce qui porte à 87 le nombre d'enfants actuellement en cours de suivi.

 Sur le volet sensibilisation des mères, celle-ci est réalisée systématiquement au cours des pesées et des visites aux familles. En outre, ont été réalisées 10 démonstrations collectives de pratiques culinaires. Plus de 400 visites à domicile ont été effectuées, celles-ci permettent de dispenser des conseils personnalisés (portant sur l'hygiène et la nutrition). Un accent particulier a été mis cette année sur l'implication des époux : des rencontres ciblées vers eux ont été organisées afin qu'ils soient davantage sensibilisés à l'état de santé de leurs enfants.

Les thèmes d'animation (hors malnutrition et pratiques culinaires) ont porté sur les diarrhées, le paludisme (des moustiquaires ont été distribuées à cette occasion), le choléra ainsi que l'hygiène.

 Concernant le suivi croissance, celui-ci est actuellement principalement organisé au sein des groupes, afin de bénéficier de l'effet d'émulation. 32 séances ont porté sur ce sujet. En outre, un suivi particulier est assuré pour les enfants malades.

Pour ce qui tient à la formation des « femmes leaders », 2005 a été l'occasion du lancement d'un nouveau groupe, rassemblant 11 mères pour un total de 13 enfants. Un système de tontine pour les achats alimentaires a été mis en place en fin d'année (achats collectifs).

 Le pilier de cette action demeure toujours Jeanne AFFO. Elle est encadrée par Dr Gisèle Egounlety-Toudonou et bénéficie de l'appui de la coordination sanitaire diocésaine par l'intermédiaire du docteur Désiré Atonde.

En outre, 2005 a été l'occasion d'une visite par deux membres du bureau, Yves Le Maout et Francis Nicolas, ainsi que par le Dr. Michèle Deltombe, pédiatre.

Quelques faits marquants de l'année écoulée concernant le développement de l'activité :

-         Renouvellement de la moto de la conseillère maternelle (participation EPAB).

-         Don d'un appareil photo numérique par Homéopathes Sans Frontière (HSF).

-         Don de 10.000 francs CFA par la coordination diocésaine pour fabrication des farines de récupération.

-         Don de médicaments.

-         Organisation de la fête de Noël au profit des enfants et leurs mères : dons de jouets, biscuits et boissons.

Demandes ultérieures

Nos partenaires sur place souhaiteraient démarrer l'année prochaine la construction d'un bâtiment, annexé à la structure diocésaine existante, qui fournirait une base logistique pour les actions centrées sur la malnutrition : local pour recevoir, lieu de stockage, ... Les premières ébauches de ce centre nutritionnel ont été présentées lors de notre assemblée générale. Il apparaît d'emblée que ce projet excèderait les capacités de soutien qu'apportent les parrains réguliers d'EPAB. D'autres formes de financement doivent donc être envisagées. Un sympathisant d'EPAB, Jean-Luc Bernat, est disposé à mettre à profit un prochain passage au Bénin planifié en juin pour examiner plus avant avec les correspondants locaux la faisabilité et l'intérêt d'un tel projet. L'assemblée générale d'EPAB marque son accord pour qu'il soit effectivement missionné par EPAB pour mener à bien cette investigation préalable à un engagement plus marqué sur ce projet de construction.

Le centre de santé de Fafa

Le centre de santé de Fafa fonctionne dans une logique assez différente. En effet, il s'agit d'une structure plus grosse, autonome dans son fonctionnement et pour laquelle nous apportons une contribution qui n'a d'autre objet que de soutenir ce qui est par ailleurs développé par ce centre. Nous contribuons donc à des actions que nous ne cherchons pas à structurer, à organiser. Le nombre d'enfants malnutris pris en charge par ce centre est beaucoup plus élevé que pour ce qui concerne le quartier de Cotounou que nous suivons par l'intermédiaire de Jeanne Affo. Les questions d'intendance ne se posent pas, du fait que la structure est autonome et financée par ailleurs.

 Jumelage scolaire

Points marquants de l'année

Cette année, le jumelage entre les écoles du regroupement pédagogique du Grand-Couronné et l'école de Womey-Yenawa aura connu trois temps forts :

 1° la venue en Lorraine du directeur de l'école béninoise pour un séjour de quatre semaines en mai- juin. De nombreux membres de l'association et de l'assemblée ont eu l'occasion de le rencontrer et ont pu apprécié l'apport de sa venue auprès des enfants du regroupement scolaire qui, à travers lui, on sans doute mieux compris en quoi consistait le fonctionnement de l'école avec laquelle le RPI est jumelé ;

2° la visite à Abomey Calavi de Francis, Bénédicte et Yves lors de leur séjour béninois du mois d'août. Comme les autres membres de l'association qui les ont précédés auprès de nos homologues béninois, ils ont bénéficié d'un accueil formidable. Ils ont également pu apprécier

l'avancement des travaux et la qualité de la construction des bâtiments de l'école de Womey Yenawa ;

3° la restitution de ce même voyage sous forme d'un diaporama (en novembre), suivie par de nombreuses personnes dans la salle de Dommartin. Les images ont apporté un supplément d'âme à ces témoignages.

Recherche de financement

Yves rappelle les éléments essentiels relatifs au volet financier du projet :

• durée de 3 ans;
• financement pour 25 % par le gouvernement béninois et pour 75 % par EPAB sur base de fonds issus du Conseil Général, du Conseil Régional et du Comité d'Entreprise d'EDF;
• montant total de 75 millions de francs CFA.

 Alors que les échanges de courrier entre les enfants des écoles se poursuivent, l'activité principale du comité de jumelage reste la recherche de financement en vue de la construction de l'école. Ceci n'est pas sans difficulté. En effet, si le comité d'entreprise d'EDF s'est engagé sur trois annuités de 10 000 €, chaque année nouvelle exige d'Yves et de Daniel De Pizzol de renouveler les sollicitations pour convaincre le conseil général et le conseil régional afin que ceux-ci continuent d'apporter leur pierre à l'édifice.

 Pour 2006, le conseil général nous a accordé et versé la somme de 5 000 €. A présent nous devons monter le dossier pour obtenir le financement de la dernière tranche des travaux.

 Le conseil régional a versé fin décembre la seconde partie de la subvention 2005 (6980 €). Pour 2006, les élus régionaux ont choisi de concentrer désormais leur aide aux cinq pays les plus pauvres du monde, tout en limitant les subventions à 8 000 € par action. Notre rencontre avec Mme Ronga, la vice-présidente en charge de l'aide internationale, nous a permis d'obtenir un engagement ferme pour 2006 et à discuter pour 2007. Le 17 janvier 2006, la première tranche a été versée, soit 4 000 €.

 Financement

A la demande d'Yves, l'association Finagnon a transmis le jeudi 6 avril 2006 un document comptable sur l'avancement des travaux, ce qui lui a permis d'envoyer séance tenante la somme de 25 000 € sur le compte au Bénin. L'argent était disponible dès 2005, mais nous attendions ces documents avant de pouvoir verser ces sommes, ce qui explique l'état des comptes à la date du 31 décembre (cf. rapport financier). A ce jour (outre ce dernier virement de 25 000 €) nous avons versé : 20 000 € en mars 2005 et 2 000 € en décembre 2005. Le total de notre contribution s'élève donc à ce jour à 47 000 € (30 829 979 Francs CFA).

 Par contre, malgré les demandes répétées d'Yves, nous n'avons pas de nouvelles du dossier qui devait être déposé en août dernier au consulat de France à Cotonou. Ce financement, promis par le responsable des actions sociales de ce consulat, aurait permis de boucler définitivement le budget. Sans doute les perturbations dues aux élections en cours expliquent-elles en partie prenante ce manque d'empressement de nos correspondants.

Orphelinat

Cette année, l'orphelinat ne nous a pas particulièrement sollicité, comme en atteste le rapport financier que nous présente la trésorière. Nous demeurons cependant à l'écoute de demandes ultérieures  issues de ces partenaires.

 Divers

Vincent Grosjean présente le futur site web de l'association, auquel travaille actuellement Vincent Nicolas à titre gracieux. Ce site devrait être opérationnel fin juin. Il permettra d'améliorer la visibilité de l'association, de faciliter la prise d'information des membres et servira de support à l'activité du bureau (liste des membres à jour, informations financières,...)

Vincent Nicolas est remercié pour sa contribution.

Élections

Concernant le bureau de l'association, deux postes sont ouverts cette année, celui de président et celui de secrétaire adjoint. En l'absence de volontaire pour ce second poste, celui-ci restera vacant, ce qui est conforme aux statuts. Concernant l'élection au poste de président et du fait qu'un seul candidat se soit porté volontaire pour ce mandat, Francis Nicolas est réélu par acclamation.

 Le président rappelle que le conseil d'association peut s'élargir et encourage les personnes intéressées à se manifester.

 Après que les rapports moraux et financiers ont été votés, le président passe la parole à ceux qui souhaitent s'exprimer.

Monsieur Kling souligne différents points de convergence avec l'association « Malzéville au Mali », qui a par ailleurs le même âge qu'EPAB. Il souligne la richesse de la vie associative sur le secteur et tout l'intérêt d'une association telle qu'EPAB, vecteur de la coopération décentralisée à l'échelle locale. Francis Nicolas répond puis passe la parole à un sympathisant béninois présent dans l'assemblée. Celui-ci précise combien il est réconfortant de voir comment des gens du nord s'intéressent au développement du sud. Il souligne qu'EPAB a initié une action sur les lieux mêmes d'un ancien centre d'incarcération, ce qui se révèle être une coïncidence.

Monique Colin demande quelques précisions sur le devenir des vergers et le financement des études de l'infirmier. Le verger suit bon an mal an sa vie, mais les difficultés d'avoir un interlocuteur stable sur cette localisation rendent problématique le suivi à partir de la France. L'infirmier a repris son indépendance une fois ses études terminées.

 Le président clôture l'AG et invite à continuer la discussion au cours de l'apéritif offert. Nos amis béninois contribueront à la partie festive en nous accompagnant d'un peu de musique et de chants.

 Le secrétaire, Vincent Grosjean

 Le président, Francis Nicolas