Un Irlandais à Amance (La brise dans le cèdre n° 2)

Si vous rencontrez, se promenant sur les sentiers du village, un homme assez grand, souriant, le chef coiffé d'un curieux chapeau, accompagné d'un chien berger noir et blanc...si vous l'entendez dire « langsam Ula » ne vous y trompez pas, cet homme est irlandais. C'est Nicholas Johnson, la cinquantaine épanouie, nouvel habitant du village. Il est le nouveau propriétaire de la maison de M. et Mme Gauthier, près de l'église et il promène sa jeune chienne Ula qui lui a été cédée par un fermier vosgien qui la trouvait trop capricieuse pour garder les troupeaux. Il est vrai qu'elle ne répond à certains ordres qu'en allemand, qu'ele est toujours aussi capricieuse mais très attachante et affectueuse dit M. Johnson.

M. Johnson est membre titulaire du chœur de l'Opéra de Nancy depuis 16 ans en tant que Ténor. Originaire de Belfast, Irlande du nord, qu'il a quitté il y a 33 ans, après des études à l'université de Cambridge, il est entré à la Royal Académy of Art à Londres pour étudier le chant, sa grande passion, pendant trois ans. Etant venu à Nice pour passer une audition à l'opéra, avec succés, il y est resté deux . Il a connu de nombreux théâtres et a beaucoup voyagé mais depuis 16 ans il fait partie du chœur de l'opéra de Nancy avec lequel il a un contrat « à vie » dit-il en riant.Dans le chœur de l'opéra de Nancy, ils sont au moins cinq d'origine anglophone. Il a donné bénévolement des cours de chant dans une école de musique à Lunéville mais ces horaires sont difficilement compatibles avec ceux de ces associations.

J'ai parlé avec lui de sa profession : « nous avons environ sept spectacles par mois en saison mais le plus contraignant ce sont les répétitions car travailler avec les metteurs en scène demande beaucoup de temps et d'application car tout est réglé avec minutie. »

Il est très heureux d'être à Amance, village qui lui plait beaucoup : « C'est un havre de paix » dit-il.

J'ai été très heureux de faire la connaissance de cet homme si ouvert et convivial qui, bien qu'il maîtrise parfaitement notre langue, a naturellement accepté de parler anglais avec moi, ce qui m'a quelque peu rafraîchi la mémoire.

Bienvenu parmi nous M. Johnson !

Gilbert Parent