L'Université de Nancy II à Amance (La brise dans le cèdre n°2)

La visite programmée d'un groupe d'étudiants étrangers en stage de langue française à l'université de Nancy était prévue le 11 juillet à 18h15. Le rendez-vous était fixé à l'entrée du village et à l'heure prévue le bus est arrivé. Étant chargé de les accueillir pour leur souhaiter la bienvenue en Anglais, j'ai découvert un groupe composé de 10 nationalités différentes ( La majorité venant d'Amérique du sud ) parlant peu le Français et accompagné d'une interprète d'espagnol.

Nous sommes alors montés sur la place de l'église pour la rencontre avec M. le Maire, puis installés sous le cèdre, séduits par le vaste panorama, je leur ai expliqué ce qu'ils voyaient dans la vallée : les villages, les Vosges à l'horizon, le Grand-Couronné, la guerre de 14-18, les Allemands stoppés à Amance, le cimetière militaire de Champenoux. Ils ont admiré le cèdre, mais sont restés indifférents devant l'architecture de l'église.

Étant donné la chaleur, les responsables du groupe, en accord avec M. le Maire ont décidé de faire la visite du village en bus. M. le Maire, dans une longue allocution, leur a parlé de l'histoire du village, ce qu'il était en l'an 1000 puis en 1223 lorsque le château fut assiégé par Frédéric II, Empereur d'Allemagne. Il leur parla du comte Thiébault fait prisonnier et de la destruction du château. Passant à une époque plus récente, il leur parla de la mine fermée en 1936, des cultures, de la vigne remplacée par de mirabelliers, enfin de la Communauté de Communes. Discours fort intéressant mais difficile à suivre pour ces étudiants terrassés par la chaleur. Sentant leur attention se relâcher, je leur ai donc présenté une synthèse de cet exposé avant de prendre le chemin du lavoir pour une visite du chantier.

Là, un jeune très enthousiaste leur a fait une longue description de lavoir : charpente, toit, source, et leur a expliqué comment ce lavoir qui tombait en ruine a été restauré avec des bénévoles à l'initiative de M. Leporé. Puis il leur parla des projets de fêtes et de théâtre qui se réaliseront sur ce site.

Les étudiants s'impatientaient quelque peu et les ayant entendu demander en anglais « quand va-t-on boire un coup ? » j'ai à nouveau fait une synthèse de cet exposé.

Tout le monde est alors remonté sous le préau où le pot de l'amitié offert par la municipalité nous attendait et la bière de Jean-Claude, bien fraîche, fut fort appréciée. Dans la salle, la vidéo de Geneviève, montrant le village vers 1930, passait en continu, le plan du village et la maquette de l'église réalisée par Jacques Christophe étaient exposés en bonne place. Mais dans le groupe, il n'était plus question que de barbecue ( installé par Jean Claude ). Il est vrai qu'à cet âge, on est toujours affamé et on oublie facilement le côté culturel d'une telle visite.

J'ai parlé à un jeune Américain et lui ai demandé : « Que penses-tu de ton stage, de la visite à Amance et de la France en général ? »

_ »During a whole month, we are visiting the differents parts of France and studying French, it is very interesting and, endeed, not expensive ! You are lucky to live in such a nice village. I was very happy to meet you. » ( TRD : Pendant tout un mois, nous avons visité les différentes parties de la France et étudié le Français, c'était très intéressant et vraiment pas cher ! vous avez de la chance de vivre dans un si joli village. Je suis heureux de vous avoir rencontré.

Pour un stage d'un mois environ, ces jeunes paient 1300 euros, ils sont nourris, logés et visitent la France. Tout étranger peut s'inscrire sous certaines conditions et quelquefois le stage leur est payé par la ville.

Après cette visite, il leur sera remis à chacun le discours complet de M. le Maire et les explications concernant le lavoir. Ils auront alors le loisir de les étudier en détail et de comprendre ce qui leur a échappé.

À l'avenir, si de nouvelles rencontres sont organisées, il ne faudra pas oublier que toutes les traductions doublent le temps des visites, que ces étudiants voient, en peu de temps, beaucoup de choses, et qu'il vaut mieux être le plus concis possible quitte à consacrer dix minutes à répondre à leurs questions. Les grandes explications qui nous semblent, à nous, parfaitement naturelles restent pour eux assez insupportables à la fin d'une longue journée.

Gilbert Parent