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Article publié dans le N° 1 de "La brise dans le cèdre", nouvelle série.

LA MINE

Il m'est arrivé, dans mes randos avec un groupe de marcheurs d'emprunter le chemin de la Glantille (ce qui voulait dire l'églantier). De ce chemin qui longe le bord supérieur du plateau, on a une vue splendide sur la vallée au nord d'Amance.

Les villages d'Ecuelle, Bouxières-aux-Chênes et Moulin s'étalent au soleil levant.

Nous empruntons alors un sentier perpendiculaire, tout au bout du plateau, qui suit à travers le bois l'ancienne voie ferrée de la mine.

Les marcheurs toujours étonnés posent invariablement la question : « il y avait une mine à Amance ? » C'était une mine de fer, mais il n'en reste rien . La galerie principale « la sainte barbe » s'est écroulée depuis longtemps, l'entrée que l'on pouvait encore voir, il y a une trentaine d'année, a été démolie, la nature a repris ses droits, et du souvenir de la mine ne subsistent que le tracé de la voie du petit chemin de fer qui emportait le minerai et les piles d'un pont qui enjambait le ruisseau de Bouxières pas loin du niveau de la route de Lay St Christophe.

La mine...Mes souvenirs surgissent ! La mine faisait vivre Amance avant 1936. Le village était alors en pleine prospérité, on y comptait deux maréchaux-ferrants, un boulanger, un charron, un cordonnier, et quatre bistrots. Ces derniers étaient le rendez-vous des mineurs et des ouvriers agricoles. Ceux du terroir s'y retrouvaient avec ceux venus d'Italie, de Pologne ou de Tchécoslovaquie qui, les jours de paye, y faisaient bamboche.

Mon père travaillait à la mine. Il était charretier et avec son cheval « le Marquis », du fond de la mine, à travers les galeries, il conduisait le cheval vers la sortie. Chaque wagonnet pesait une tonne, et le Marquis en tirait dix, pas un de plus......Tac...Tac...Tac...S'il y avait un onzième, il refusait de le tirer !

Une petite loco, chaque soir convoyait jusqu'à Agincourt le minerai où, transféré sur des wagons spéciaux, il était transporté vers les hauts-fourneaux de Maxéville. Tous les jeudis, j'allais à la mine avec mon père et parcourais les galeries avec lui. Le travail des mineurs était pénible, il fallait percer et miner les blocs de minerai et après chaque explosion, les galeries étaient envahies par la fumée et le poussier et pas de protection pour les mineurs ! Pelles et pioches allaient bon train et les hommes ruisselaient en chargeant les wagonnets à la main.

En 1936, la mine fut fermée et les mineurs durent chercher du travail ailleurs.Mon père trouva alors une autre mine au Val de Fer à Neuves-Maisons, dans des conditions encore plus pénibles, cette fois dans des galeries gorgées d'eau.

La mine d'Amance fermée, tout doucement le village perdit toute activité, il ne resta plus qu'un peu d'agriculture. Les cafés fermèrent l'un après l'autre, les artisans ne furent pas remplacés, on eut l'impression qu'Amance se mourrait...

Gilbert Parent

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Tag(s) : #Témoignages
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